Il s'était mis à courir. Eddie n'avait pratiquement jamais couru de sa vie, son asthme l'en empêchait. Mais aujourd'hui sa vie en dépendait, il en était certain. Cet homme, bien qu'il ne soit pas encore sûr de son identité, n'était pas humain. Il... Il était... Eddie, reprit ses esprits. Ce n'était pas le moment de le laisser divaguer. Il devait se concentrer sur sa respiration. Inspirer. Expirer. Recommencer. Il se le devait pour son propre bien. Il se le devait pour sa propre survie.
Et bien qu'au bord d'une sévère crise d'asthme, le gamin se força à avaler encore quelques mètres. Seulement quelques mètres ce n'était pas bien compliqué, hein ? Dans les faits, et pour tout autre enfant du même âge en bonne condition physique ça ne l'aurait pas été. Mais son corps, peu habitué à l'effort ne le suivit pas. Eddie s'écroula en plein milieu d'une ruelle, faisant tomber avec lui sa panoplie de médicaments, et bien plus important encore, son inhalateur.
Il était cuit. Mort. Ce type allait le retrouver. Ce malade allait le découper en petits morceaux et le servir comme une appétissante pièce de veau à ses convives. Terrifié à cette idée, le garçon fut pris d'un crise d'asthme comme jamais il n'en avait eu. Il commença à chercher son air, agitant ses mains dans tous les sens, sa respiration réduite à un sifflement flûté venant du fond de sa gorge. Il avait beau regarder autour de lui, il n'y avait aucune trace de son inhalateur. Il était cuit, raide mort. Il allait crever là, dans cette ruelle, dans cet endroit qui lui était complètement inconnu.

James avait envie de s'isoler, tout était trop compliqué pour lui à comprendre. D'abord il avait vu Rogue, adulte, puis Lily Evans, plus vieille que lui et enfin un Harry Potter qui était son fils, et qui avait... 23 ans. Alors que lui n'avait que 15 ans. Manquerait plus qu'il croise Voldemort et James ferait une crise cardiaque!Il en avait assez. Assez de tout ça. James ne semblait pas venir du même Poudlard que les autres et il se sentait de plus en plus isolé. Il n'avait rien en commun avec tous ces gens. Même Evans, si joli fut-elle, vieille. Ce n'était pas sa Lily, celle qui le regardait avec un air admiratif quand elle n'était pas en colère. Tout cela lui faisait peur et lui donnait l'envie de rester seul. Loin d'eux. Très loin d'eux.

Soudain, il entendit du bruit. Quelqu'un qui courait. James sortit sa baguette et fronça les sourcils. Mais il vit quelqu'un de son âge, à peu près. Quelqu'un qu'il connaissait? Non. Mais il avait l'air apeuré. James se rapprocha et dit:

"Je peux t'aider?"

Alors que la panique commençait à l'envahir très sérieusement une voix familière se fit entendre. Le garçon releva la tête, le souffle court. Richie. LE Richie était là , planté devant lui, lui demandant un truc complètement invraisemblable. JE PEUX T'AIDER ? MAIS RICHIE T'AS PAS LES YEUX EN FACE DES TROUS OU... ? A quoi jouait-il à le regarder comme ça merde? Si c'était une autre de ses blagues à deux balles il allait se la bouffer. « M-m-mon inhalateur Richie ! » souffla-t-il difficilement en fixant son ami. Il était bien entendu heureux de le revoir, ouais c'était évident, mais il lui ferait savoir quand il ne serait plus à l'article de la mort hein, en attendant il lui fallait une bouffée d'air, et rapidement, genre là tout de suite.

James fixa le garçon en face de lui avec un air surpris. Il l'appelait Richie? Mais il n'était même pas ce dénommé Richie. Ce garçon avait un sérieux souci! Au moins, il se rassurait un peu. Il n'était pas le seul à devenir complètement fou, ici. Il lança alors:

"Euh déjà mon nom est James... tu fais erreur sur la personne. Et c'est quoi un inhalateur? "

Bah oui, il ne connaissait pas tout. Et encore moins cette chose dont semblait avoir besoin ce garçon. Il sortit sa baguette et la pointa en direction du garçon. Ca se trouvait, c'était un piège. Et maintenant que James était persuadé que Voldemort était ici, il se méfiait de tout le monde. Même de son soit-disant fils. Voldemort avait assez de neurones pour avoir des plans tordus pour ramener James dans son camps.

"Tu es qui, toi? "