Rien de plus douloureux que l'ignorance [PV Erik]

Les journées ne sont pas bien compliqués pour Peter. Courses contre les trains, parties de jeux avec ses petits potes, vole de nourriture et autres petites choses. Peter a reprit ses anciennes habitudes. Il n'en est pas bien fier, mais il n'a plus envie de se poser des questions. Ces 10 dernières années ont été moins cool qu'il ne le laisse penser. Peut-être que sa récente rencontre avec Lorna, sa petite soeur mais d'un univers différent. Elle qui est la fille d'Erik Lehnsherr. Comme lui. Dans son monde à lui, Lorna est une simple humaine, la fille de sa mère avec son beau père, mais pas la fille d'Erik. Magneto est parti bien avant sa naissance. Une absence qui a marqué Peter. Il a grandit en se donnant des airs enjoué, de celui qui croque la vie à pleine dents sans se soucier de ce qui est mauvais dans le monde. C'est sa manière de se protéger.

Pourtant, lorsqu'il l'a rencontré et deviné qui il est ... Bien trop tard ... Erik est devenue une obsession pour Peter. Il l'a cherché des années et des années. Pour arriver au retard. Et finalement, quand il en a eu l'occasion, l'argenté n'a pas réussi à lui dire qu'il est son fils. Une lâcheté que Peter a toujours regretté, Erik étant de nouveau partit. Mais comment en serait-il autrement ? Comment pourrait-il le lui dire ? La peur et le doute l'arrêtent. Erik ne l'acceptera jamais. Et il n'a pas envie d'être rejeté. Non, Peter ne prendra pas ce risque.

Au fond ... Sa rencontre avec Lorna a déclenché d'autres questions sans réponses. La belle brune se rapproche d'avantage de ce que représente Erik. Une mutante qui s'assume, qui puise sa force dans sa collègue. Ils ont d'avantage de points communs.

Dans son garage, Peter soupire, devant sa console. Pourquoi est-ce qu'il y pense encore ? Pourquoi Lehnsherr refuse de quitter son esprit ? Maintenant qu'il est ici, il est libre d'être qui il veut. Peter n'a jamais vraiment su qui il était, toujours à la recherche de soit même, la seule personne qui détient les réponses, n'est autre que Magneto. Le mutant se frotte les cheveux et grimace. Ca n'a plus d'importance.

Peter met la musique plus fort et retourne jouer à Mario Kart. Garde ton esprit occupé. Lorsque soudainement, il entend -à peine- frapper au portail de son garage. Merde ! Encore le concierge. Bae et les autres gamins n'auraient pas frappés, ils seraient rentrés comme chez eux. Ces bandes de petits nerds. Peter ne prend même pas la peine d'aller voir.

"Y'a personne" crie-t-il. "Allez oust, je suis occupé à sauver le monde !"
Le mutant alterne entre son jeu et sa préparation du prochain jeu de rôle. Il a installé sur le sol, un tapis avec des dragons, des trolls, une gorgone, des coffres au trésor et autres.

Parfait, c'est parfait ! Le musique de "carry on my wayward son" se termine et Peter ferme la page youtube. Il se retourne vers le grillage et ouvre, prêt à affronter le concierge.

"Qu'est-ce tu veux, le vioc ?" demande immédiatement l'argenté ... avant de prendre conscience de l'identité de la personne en face de lui. Son coeur rate un battement. Pour la première fois, le temps passe beaucoup trop longtemps pour lui. Surprit, Peter reste figé pendant quelques secondes. Enfin, il rabaisse ses goggles sur son nez pour cacher ses émotions.

Reprends toi, reprends toi ! C'est complètement improbable, impossible, et pourtant, il est là. Alors Peter doit rester naturel.

"Tu ... vous .. Tu ... Comment ?" Ok, pour le naturel c'est raté. Mais Peter ne tarde pas à maîtriser de nouveau la situation. Il recule un peu et son sourire s'agrandit jusqu'aux oreilles. "OKey, Raven et Charles ne peuvent pas se passer de moi, du coup, ils ont envoyé le creepy Magneto à ma recherche ? Mec, c'est bien de m'accorder de l'importance, continue comme ça !"

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Rien de plus douloureux que l'ignorance

Peter & Erik

Des choix, on en fait tous à un moment donné de la vie. La seule chose qui est sûr là-dedans, c'est l'incertitude face à ce dernier. On ne sait jamais les conséquences que ce choix aura. Raven en avait fait la preuve quand Logan avait dû retourné dans le passé. Erik y avait aussi eu le droit. Tout le monde, personne n'échappe à cette dure règle. Et pas tout le monde peut retourner en arrière, ce serait trop facile. Et maintenant, il se retrouve dans cette ville par on ne sait quel moyen. Une erreur, certainement, encore une, dans sa longue et infinie liste lui pesait sur les épaules. Il n'arrivait pas encore à se rappeler comment il avait fini ici. Peut-être l'avait-on piéger ? Peut être était-ce un traître ? Ou encore ces fichus humains, ils seraient capables d'une telle chose. Coincé dans un monde qu'il voyait comme hostile, il était sur le nerfs. Il était attentif à tout ce qu'il pouvait se passer. Il ne voyait pas ce nouveau monde d'un bon regard, pour lui c'était hostile. Et jusque-là, il n'avait encore rencontré aucun autre mutant, ce qui était vraiment bizarre.

Il avait rencontré quelques personnes, qui étaient coincés comme lui mais, qu'il ne le veuille ou non, il n'y comprenait pas grand chose. Ce qui ne faisait que nourrir sa colère. Mais elle était encore contrôlable. La question était jusque quand ? Il pourrait très bien tout détruire si ça lui prenait, à voir qui pourrait l'arrêter... Il devait y avoir plus puissant que lui et au fond, ça l'inquiétait. Et il s'inquiétait pour Charles, pour les siens. Que se passait-il dans son monde ? Peut être que c'était lié à une catastrophe encore plus grave qu'Apocalypse. Et Erik n'arrêtait pas encore d'imaginer que c'était la faute des humains. Après tout ça l'était toujours.

Assis sur son fauteuil chez lui, il fixait le plafond, tout en faisant léviter deux sphères de métal. Le rythme était lent, comme s'il essayait de se détendre. Mais ça ne marchait pas. Non pas parce que cette technique n'avait pas de sens. Mais parce qu'il y avait du bruit, beaucoup trop de bruit à son goût. Et pour son esprit trop méfiant, ça ne lui disait rien de bon. Alors il est sorti puis il est descendu par les escaliers, sautant trois marches par trois marches à une vitesse folle. Il était déjà prêt à ce battre, mais il était loin de s'attendre à ce qu'il allait voir.

Une fois en bas, il découvrit que ça venait d'une espère de garage. Alors il frappa assez violemment à la porte, attendant qu'on lui réponde. Et si la personne ne le faisait pas, il se chargerait de l'ouvrir lui même. Ce n'était pas une porte de métal qui allait l'arrêter. Il entendit une voix lui répondre. Il haussa un sourcil "sauver le monde?" qu'il disait. Peut être que ce type pourrait...l'aider ? qu'il s'était laissé penser. Mais encore une fois, il allait vite tomber de haut.

Les mains plongées dans les poches de sa veste, il patientait que l'autre se décide à ouvrir. Mais là... Son regard s'assombrit alors, devenant froid comme la glace. Il connaissait ce gamin. Il l'avait déjà vu. Deux fois. Il l'avait fait sortir de sa cage et il s'était battu contre apocalypse. C'était un mutant, comme lui. D'abord presque "content" puis une autre émotion lui vint. Il se fichait de la gueule du monde ? Il n'appréciait guère le spectacle qu'il avait sous les yeux. Ignorant totalement sa remarque sur Charles et Raven, il fit sèchement :

— « C'est comme ça que tu sauves le monde ? »

Erik était déçu. Déçu par le spectacle qu'on venait de lui offrir. Il espérait bien mieux de ce garçon. Il avait quand même osé venir le voir avec Raven et il s'était battu contre apocalypse, comment il pouvait tomber aussi bas ? Il avait l'impression de voir un autre type, un loser. Un loser asservit par des jouet pour humains sans cervelles. Il valait mieux que ça. Surtout que le gamin avait disparu aux dernières nouvelles, il s'attendait à ce qu'il cherche à se sauver de là. Mais non, il était là à se contempler dans sa situation. Erik avait encie de lui rappeler la vie. Mais peut être il ne valait mieux pas pour le garçon, Magneto ne connaît pas la manière douce.

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Le temps semble s'arrêter. Terrible ironie pour celui qui peut le gérer à sa guise. Le temps n'a jamais fait défaut à Quicksilver, mais là, il en perd le contrôle. Peter reste complètement figé sur place. Tout d'abord vide d'émotions, regardant dans le vague, mais en tout cas, sans soutenir le regard de Magneto. Il en est bien incapable. Plus que les mots, c'est le son de sa voix qui le crispe. Une voix polaire, glaciale qu'un père ne doit jamais utiliser pour parler à son fils. Enfin, Peter n'a pas réellement d'expérience dans les relations entre enfants et parents, mais il est clair qu'il s'adresse là à un ennemi. Etre catégorisé dans une case négative par rapports aux attentes d'Erik Lehnsherr ... C'est loin de lui plaire. Et ça le touche plus qu'il ne voudrait le faire croire. Une telle réaction sans rien savoir du lien qui les unis. C'est plus fort que lui, Peter laisse échapper un léger rire. Oh, il n'a rien de joyeux, il n'est pas non plus provocateur. C'est le résultat de son stress et de sa frustration. Un rire nerveux. Heureusement qu'il ne le sait pas, sinon qu'est-ce que ça aurait donné ? Bien qu'il ne puisse imaginer pire que ça.

C'est là qu'il se trompe. Levant enfin le regard vers Erik, le plus jeune se pétrifie sur place. Il sent son coeur faire un bon dans sa poitrine. Un goût amer lui monte dans la gorge et la serre. Prit d'une sueur froide, sa mâchoire se crispe. Blessé. Blessé comme jamais il n'a pu l'être jusqu'à maintenant. Peter se souvient parfaitement de l'incompréhension qu'il avait eu quand il était petit quand il a été rejeté par ses camarades d'école. Quand la société l'avait décrit comme monstre, anomalie. Là où ses tourments ont commencé. Mais ça n'avait rien à voir, rien à voir avec ce qu'il ressent face au mutant. Ses lèvres tremblent, mais Peter se force à les contrôler. Cette fois-ci, il est incapable de défaire son regard du sien. Colère. Déception. Dégoût. Rejet. Il se retrouve tout simplement face aux peurs qui l'ont empêché d'évoluer pendant 10 ans. Les raisons qui font qu'il n'ait pas réussi à lui dire qu'il est son fils quand il en a eu l'occasion, en Egypte. La peur du rejet. Il se retrouve dans son cauchemar, qui est devenu une réalité.

Ses yeux brillent d'une émotion autre que la colère. Peter s'en rend vite compte et s'en veut d'avantage. D'être impuissant et fragile face à cette figure pleine de charisme et d'autorité. Ses émotions le trahissent et ne vont que confirmer ce qu'Erik pense déjà de lui. Looser. Il n'a pas besoin de lui dire pour qu'il le comprenne. Peter c'est toujours assumé en tant que Looser, prenant son côté de gamin perdu à la légèreté pour montrer que malgré tout, il domine la situation. Qu'il ne se laisse pas toucher par ces conditions et qu'il est en paix avec ça. Jusqu'à maintenant, cela lui a donné l'avantage de ne pas être jugé. Jusqu'à maintenant.

Allez, allez ! Fais ce que tu as toujours fait. Sourit. Montre lui que ses sentiments ne t'atteignent pas. Souris, Peter, souris. Ca n'a aucune importance. Strictement aucune. Ne le laisse pas avoir ce poids sur toi sinon ... Sinon. Sinon tu te laisseras dépassé et retombé dans l'incompréhension, le doute et la souffrance. Mais il est déjà trop tard. Il était trop tard à partir du moment où leurs regards se sont croisés. Parce qu'immédiatement, Peter a comprit qu'il serait rejeté par Erik. Parce qu'il ne répond en rien aux attentes qu'il puisse avoir de lui. Lui en tant que mutant. Alors imaginez en tant que fils. Il se retrouve face à la confirmation de ce qui le freinait depuis le début.
Le rejet. C'est trop tard.

Il ne saurait dire si quelques secondes sont passées ainsi ou quelques minutes. Puis le temps reprend son cours. Lorsqu'il ne reste plus que la souffrance, il faut la dominer grâce à la colère. Ses poings se ferment. Peter crie avant même qu'il ne s'en rende compte.

"LA FERME !!!"

L'adrénaline lui fait retrouver le contrôle de son corps. D'un geste rapide mais sans utiliser ses capacités, Peter attrape le haut du portail pour le fermer brusquement contre le sol. Un barrage vital se crée entre le jeune adulte et le terrible Magneto. Peter reste un instant accroupit sur le sol, les mains figées contre le rebord du portail. Finalement, il inspire profondément et se redresse lentement. Se retournant, il retire ses goggles pour pouvoir sécher la larme qui coule sur sa joue. Un frisson parcourt son corps. Pourquoi est-ce qu'il fait si froid ici ?

Lentement, Peter se laisse tomber, assit sur le sol, devant sa console. Commençant sa partie de Mario Kart avec le pauvre Bébé Luigi, il n'arrive à rien. Ses mains tremblent trop sur sa manette. Arrête de penser et joue. Joue, bon sang. Ca n'a plus d'importance. Rageux, Peter pose brusquement sa main contre l'autre main pour faire cesser les tremblements. Son regard se pose sur le jeu de rôle installé sur le sol, avec les pions et les différentes cartes. L'argenté secoue la tête. Mais qu'est-ce qu'il fiche ici bon sang ? Jamais il n'aurait du quitter le garage de sa mère. Elle lui avait pourtant prévenu. Ne t'attends à rien de bien.

Erik Lehnsherr détruit tout ce qu'il touche. Malgré la peur que représente cet homme, Peter a toujours pensé que de toute manière, ça ne pouvait pas être pire. N'importe quoi. Ce que tu peux être stupide. A quoi tu t'attendais ? ... Exactement à ça. Alors, il aurait du se préserver.

Fermer la porte au nez d'Erik après l'avoir insulté ne peut rester sans conséquences, Peter en a bien conscience. Aussi, il inspire une nouvelle fois pour se calmer et reprendre le contrôle de ses émotions. Même la porte fermée, cette dernière étant en métal -et avec toutes ses consoles et autres affaires informatiques, il ne manque pas de métaux dans le garage- Erik allait entrer sans beaucoup d'efforts. Alors Peter se prépare. Il récupère ses lunettes qu'il rabaisse sur son nez. De nouveau dans son jeu, il ne prend pas garde au bruit derrière lui. Du moins en apparence, car tous ses sens sont en alerte. Bébé Luigi jette des bananes à ses opposants puis quelques secondes plus tard, une carapace rouge pour pouvoir prendre la première place. Pendant ce temps, Peter a reprit un air détaché, se fichant éperdument du bordel dans la pièce. Il baille.

"Ecoute. Je ne suis pas un X-Men, du moins plus maintenant. Je te l'ai dis, j'étais venu pour ma famille. J'vois pas pourquoi tu attends des trucs de moi. J'ai jamais fais parti de ... tout ce bins. Mec, ma vie banale me convient très bien. J'tavais sorti de ta prison sous la demande de Charles. Et ma présence en Egypte, c'était un hasard. J'étais là, j'ai aidé. Parce que bon, j'allais pas non plus rester les bras croisés pendant que l'autre menaçait de détruire le monde. Je protégeais ma petite soeur et ma mère. C'est tout. Elles sont en sécurité maintenant. Mon rôle s'arrête là."

C'est faux. Terriblement faux. Peter a cherché si longtemps. Mais il n'a pas trouvé. Tout est de sa faute. Tout est de sa faute. Erik est responsable de tout. S'il est le nul qu'il pense, c'est uniquement de sa faute. Parce qu'il n'avait pas été là pour le protéger, pour le préserver et répondre à toutes ses angoisses. Il était seul dans les compréhensions, à croire qu'il était un monstre. Pourquoi lui qui était si blond étant petit, c'est retrouvé avec les cheveux argentés du jour au lendemain ? Pourquoi il était le seul à être différent. Pourquoi les enfants avaient peur de lui ? Pourquoi est-ce qu'il a été déscolarisé et rejeté de tous ? Pourquoi Erik n'était pas là pour lui expliquer qui il est et ce qu'il doit faire ? Non, il ne l'a pas guidé parce que quand il était môme, même s'il n'a jamais connu son existence, Magneto était dans sa quête de vengeance. C'est bien trop facile de le traiter de minable maintenant.

C'est pourtant ce qu'il est. Il suffirait qu'il se retourne et qu'il lui dise la vérité. Mais ce serait pire encore. Il est trop lâche pour prendre ce risque, surtout maintenant qu'il sait ce que Lehnsherr pense de lui. Luigi est sur le point de gagner sa course et Peter, de perdre son combat mené depuis 10 ans. C'est ainsi. Au fond, il ne c'était pas attendu à autre chose.

"Alors retourne toi et sors de mon garage. Oublie mon existence. Toi et moi ...." Peter ne termine pas sa phrase. Il murmure, plus pour lui même que pour Erik. "Il n'y a jamais eu de toi et moi."

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Rien de plus douloureux que l'ignorance

Peter & Erik

La famille. Qu'est ce dont ? Quelque chose qui vient et qu'on t'arrache. C'était ça, pour Magneto. Il avait peur d'aimer à nouveau. Il avait peur qu'on lui brise une énième fois le cœur. Au fond de lui, quand il avait perdu sa fille, sa femme en Pologne, il avait perdu une énième partie de lui. Il n'avait plus l'espoir. Il avait essayé. Essayé, encore et encore. Et même maintenant, maintenant qu'il considérait Charles, Raven et même les autres comme sa famille, il se retrouvait arraché à eux, sans aucune raison. Ne méritait-il pas lui aussi d'être heureux, après tout ce qu'il a vécu ? A croire que non. C'était certainement sa malédiction. Il attirait le malheur comme sa peau attirait le métal. Le plus malheureux dans tout ça, c'est qu'il n'avait pas conscience, qu'il avait encore un peu d'espoir, qu'il avait un fils. Il n'en savait rien, il l'ignorait.

Alors il était évident, qu'il traitait ce garçon aux cheveux gris comme il le ferait avec un mutant lambda. Parce qu'il ne sait pas. Peut-être aurait-il été moins dur avec lui ? Peut être même que ça ne se serait pas passé comme ça. Parce qu'il aurait cherché à le protéger, à le trouver et à le sauver, parce qu'encore une fois, il refusait qu'on lui prenne encore quelque chose. Mais il n’avait pas ce regard-là sur les choses. Son regard était toujours aussi froid envers le garçon, il s’attendait à ce qu’il lui réponde, mais il avait choisi le silence pendant quelque minute, laissant ainsi Erik dans une certaine incompréhension. Encore plus grande quand ce dernier lui hurla de la fermer et ensuite lui fermer la porte du portail au nez, il dût d’ailleurs faire un pas en arrière. Fronçant les sourcils, agacé par ce comportement enfantin, il pensait se barrer et le laisser dans sa merde puisqu’il avait l’air de si plaire. S’apprêtant à retourner chez lui, il s’arrêta d’un coup.

Des souvenirs lui revenait en tête, pourquoi maintenant hein ? Charles. Charles et ses yeux bleus perçant, arrivant à briser la carcasse de cet allemand si froid et si renfermé sur lui-même. Pourquoi il y arrivait hein ? Il se rappelait de ce qu’il lui disait. « Tu n’es pas seul, Erik » qu’il n’arrêtait pas de lui répéter. Même loin, il arrivait à lui hanter la tête comme si c’était sa conscience. Conscience qui était loin derrière lui depuis le temps, détruite par la haine et la colère. Il souffla fortement, les mains plaquer sur le visage. Son plus ancien ami était-il en train de lui faire comprendre quelque chose ? Qu’il devait retourner voir ce gamin ? Allez savoir, mais ça l’agaçait, terriblement.

Retournant devant ce portail, qui ne mit que quelque seconde pour se relever sous son pouvoir. Il marcha dans la grande pièce, les mains dans les poches. Posté derrière le garçon, il le regardait faire sans rien dire. Se retenant de faire virevolter ses machines dans le mur. Il se râcla tout de même la gorge pour faire signe qu’il était toujours présent. Puis l’autre se mit enfin à parler, écoutant sa tirade d’abord en silence. Grognant dans sa barbe, il prit le temps de prendre une cigarette dans sa poche pour se l’allumer et la coincer entre les lèvres puis il se contenta de répondre, parce que pour lui rien n’avait de sens.

— « C’est bizarre parce que t’avais l’air de t’éclater quand tu m’en as sorti. Et si tu n’en avais vraiment rien à faire tu serais resté chez toi, à attendre que quelqu’un le fasse à ta place. Le hasard ça existe pas, il n’y a que les lâches qui utilisent cette excuse, et tu ne l’es pas tant que ça, je me trompe ? »

Toujours aussi vindicatif au possible, que du blanc ou du noir, pas de mélange, les nuances de gris ça n’existe pas. Recrachant sa fumée, il ne comptait pas partir de ci-tôt. Il comptait bien faire bouger ce gamin, pour un type rapide, il était un peu mou du bulbe… Il finit par éteindre sa télé, du moins ce qui avait l’air d’en être, parce qu’à son époque on en était encore aux écrans cathodiques. Il ne savait pas ce qu’il se passait dans le crâne de l’autre, alors prendre des pincettes était de toute façon compliqué pour lui, il n’était pas Charles. Il ne le serait jamais. Que ce dernier le veuille ou non. Il ne comprenait toujours pas ce qu’il voyait en lui. Il a toujours porter de grand espoir pour Magneto. Mais lui semblait toujours le rejeter, d’une manière ou d’une autre.

— « Raven et toi êtes venu me faire une tirade sur le fait que nous sommes une grande famille. Et comme me le dit bien trop souvent Charles, ‘tu n’es pas tout seul’. Alors il me semble, qu’il y a bien un toi et moi. »

Il soupira, c’était assez ironique et étrange de le voir essayer d’agir comme Charles, le pire c’est que ça ne marchait absolument pas. Ça sonnait faux dans sa bouche et pourtant au fond de lui, il le pensait. Il espérait juste que le gamin ne rejette pas tout d’un bloc.

— « Et puis tu ne veux pas retrouver ta mère et ta sœur ? Tu préfères rester ici tout seul ? Toi qui veut tant les protéger, je te trouve un peu hypocrite. »

Question qu’il était limite en droit de poser après ce qu’il lui avait dit, il avait risqué sa vie pour elle ? Alors pourquoi maintenant les laisser toutes seules ? Qui dit qu’elles n’ont pas besoin de son aide en ce moment.

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Alors que Luigi passe la fin du parcours, savourant sa victoire, la télé fut rapidement éteinte. Peter aurait très bien pu régler le problème en quelques secondes, mais il n'avait pas envie de provoquer. La mâchoire serrée, il pose simplement sa manette. Bien évidemment qu'il c'était amusé à l'époque. Il n'avait alors que 14 ans. Un gamin perdu et rebelle qui ne voyait aucune limite. C'est vrai, il c'était particulièrement amusé le jour où il a libéré Magneto de sa prison. Encore dans l'innocence, loin de se douter du tournant que prendrait sa vie, loin d'imaginer que l'homme qu'il a sorti de ce mauvais pas était en fait son père. Son père et un terroriste. Est-ce que cela l'aurait arrêté s'il avait su ? Sans doute que non. A l'époque, il ne mesurait pas les conséquences. Peter secoue la tête. C'est se fourvoyer. Ca ne l'a pas empêché de se chercher Erik pendant si longtemps, allant jusqu'à la retrouver jusqu'en Egypte, parce qu'au fond de lui, il ne voulait pas que cet espoir se brise.

Peter se retourne enfin vers Erik, mais reste néanmoins silencieux. Il l'observe, simplement. Qu'est-ce qui a changé entre temps ? En lui sauvant la vie, en sauvant Charles, en les aidant contre Apocalypse, Erik avait montré à Peter que cet espoir n'était pas vain. Alors pourquoi l'argenté a-t-il brusquement changé d'avis ?

« …. On ne t'a jamais dit que fumer tue ? » Peter tripote ses goggles pour s'occuper alors qu'il cherche ses mots. « Ma famille est plus en sécurité si je ne suis pas là. Les mutants ne sont pas bien appréciés dans notre monde … C'est pas à toi que je vais apprendre ça. »

Ce n'est pas une surprise pour Magneto, lui qui est justement entré en guerre avec les humains pour cette raison. Mais ce n'est pas une question qu'il veut soulever avec lui. Peter n'a aucune envie de discuter avec le terrible Magneto. Pourtant, il ne peut le nier, Erik a fait de son mieux pour s'intégrer. Quand il a retrouvé sa trace en Pologne, Quicksilver est arrivé trop tard, trouvant les cadavres de deux personnes qui en d'autres circonstances, auraient pu devenir sa famille.

« Toi et moi hein … Quand Apocalypse a été battu, je pensais que tu resterais à l'institut. Que j'aurais tout le temps de trouver le courage de te dire la vérité. Parce qu'on avait cessé de courir et que le temps ne serait plus contre nous. Mais encore une fois, t'es parti. Alors c'est devenu une évidence, je ne pourrais jamais te rattraper. C'est stupide, mais tu es toujours plus rapide que moi. »

Peter se déplace et en quelques secondes, le garage est complètement rangé. Tous les jeux qui traînaient sur le sol ont disparu.

« Sans pour autant l'accepter, je me suis fais à l'idée que tu seras toujours inaccessible pour moi. Je t'ai cherché pendant 10 ans. C'était long. Tu as raison et tort à la fois. Je ne suis pas hypocrite. Mais un lâche, oui. Je n'ai pas su te le dire. J'ai essayé, mais je n'y suis pas arrivé. »

Peter a bien conscience que tout ce qu'il est en train de dire ne doit avoir aucun sens, ou au contraire, des morceaux d'un puzzle abîmé qui s'assemblent avec fragilité.

« Ne me traite pas d'hypocrite. Tu ne sais rien de moi. Tu ne sais rien, parce que tu ne vois rien. Toujours trop en colère, toujours trop de souffrance pour voir ce qui est sous tes yeux. J'admets que je ne te facilite pas la tache. Quand je me suis retrouvé ici … » Il rit nerveusement. « C'est finalement un univers entier qui nous séparait. Qu'est-ce que je pouvais faire d'autres que me résigner hein ? Mais ta présence … Je ne m'y attendais pas. J'avais cessé d'espérer. »

Et même encore maintenant, alors qu'il lui dit tout ça, Peter est incapable d'aller jusqu'au bout de ses pensées. Jusqu'au bout de ses vérités. Tout est dit … Il n'y a plus que cette information. Cette dernière pièce du puzzle. Il ouvre la bouche, continuant de fixer Magneto. Sans même s'en rendre compte, Peter c'est bien rapproché de lui. Et pourtant … Pourtant, il est trop lâche pour le dire. Trop peureux pour affronter sa réaction. Et puis … Est-ce qu'Erik sera toujours là demain ?

« …... Ecoute vieil homme. Si tu es encore là dans quelques jours, à notre prochaine rencontre, je te dirais la vérité. Je m'y engage. »

Une demi seconde plus tard, Erik se retrouve seul dans le garage. Peter est parti. Il a besoin de quelques temps pour réfléchir, pour se préparer et trouver le courage de l'affronter. Et puis surtout, de voir si Erik est capable de rester sur place sans le faire courir de nouveau. Est-ce qu'il doit se battre pour lui ou abandonner ? Il y a encore beaucoup d'incertitudes.

Rien de plus douloureux que l'ignorance [PV Erik] écrit