T'es du genre à aimer discuter avec les parents à la sortie de l'école - tu sais que ton mari est pas vraiment des plus sociables, et c'est sans doute pour cela que vous n'avez autour de vous aucun autre parent d'élève avec lesquels sortir pour discuter d'éducation ou des derniers dessins animés sortis. Tu le regrette soudainement, alors que tu rentre de l'école avec Gabriel qui cesse pas de te raconter ce qu'il a apprit aujourd'hui. Il semble l'aimer, l'école où son maître a une perruche dans une cage, un aquarium avec trois espèces de poissons différents, et des chapeaux rigolos sur son bureau. T'es pas sûr de vraiment tout saisir, mais t'as le sourire aux lèvres quand tu l'entends ton gamin. Tu cesseras jamais de le trouver fantastique quand il discute en faisant de grands gestes, preuve qu'il tient autant de toi que de son père biologique.
T'ouvres la porte de la maison, où tu sais qu'il se trouve pas Miron. C'est pour ca que pour une fois t'as été cherché votre gamin, et qu'il grimpe sur le comptoir de la cuisine où tu vas pour faire son goûter. Et quand il sort un jeu vidéo de son sac tu lâche un presque grognement. « T'as des devoirs à faire d'abord. Tu dois lire un chapitre du Chaperon rouge. Alors tu le sors, et tu me lis ca pendant que je te fais des crèpes pour le gouter. » Tu sais qu'il résisteras pas - c'est pas souvent que t'es là pour lui faire son gouter à la sortie de l'école, et t'es toujours plus généreux sur le sucre que ton amant. Alors tu vois que Gabriel il boude pour le plaisir avant de sortir le livre et de se mettre à lire.

T'as presque terminé de tout faire cuir, et Gabriel en est au moment où le loup bouffe la Mère-Grand, quand la porte de la maison s'ouvre de nouveau. « P'Paaa ! »  Qu'il hurle Gabriel en levant les bras vers lui sans doute par flemme de descendre de son trône. Tu souris, levant les yeux au ciel de le voir faire en terminant de faire une dernière crèpe en forme de coeur - tu peux pas t'en empêcher. « Bien rentré, Love, je t'attendais plus tard que ca. » Qu'tu dis en mettant l'assiette sur le comptoir, avant de sortir le nutella, le sucre, le citron, et de la confiture. « Goûter de roi ! Comment a été ta journée ? » Qu'tu demande en tendant tes lèvres pour avoir - toi aussi - un peu de son attention.

« Bonsoir mes amours. » T'as le coeur qui bat plus vite dés que ton mari il entre dans la pièce. Tu te détournes un moment de tes crêpes pour le caresser du regard, et tu peux que perdre le souffle. Il est foutrement beau, ton mari et tu as parfois du mal à croire qu'il t'a passé la bague au doigt. Entre vous ca a jamais été des plus simples, mais vous avez fini par vous retrouver pour jamais vous quitter. Jamais - et t'es sûr que c'est une histoire pour la vie. C'est pas ta seule relation, t'as eut d'autres filles et hommes sur ton chemin. Mais ils ont vite été oubliés quand Miron il est rentré dans ta chambre d'étudiant lors de ta première soirée à la Fac. T'as posé ton regard sur lui, et l'reste de la foule a disparu. T'as eut pour seule idée de l'inviter à boire un verre, ou juste de l'entendre te parler. Qu'il te dise son nom - quelque chose. Et dix ans plus tard tu l'as à ton bras, chez toi, vous avez un enfant - t'as du mal à te penser aussi chanceux.
Pourtant vos habitudes sont bien posées - tu fais le gouter de Gabriel alors que ce dernier profite de la présence de son père pour oublier qu'il faisait des devoirs. T'lève juste les yeux au ciel sans t'acharner sur lui. Il sait lire - de toute façon - alors tu vas pas l'arrêter dans son enthousiasme de revoir son père. « Longue et épuisante. J'avais besoin de retrouver les miens. » Tu souris, quand il s'penche vers toi pour t'embrasser. Et tu savoure de l'avoir contre toi - les gloussements dégoutés de Gabriel te font cependant sourire avant qu'il s'écarte et que tu viennes poser le gouter devant les hommes de ta vie.
« J'vois que la règle d'un goûter sain n'est pas respecté lorsque je ne suis pas là. » Tu le vois qui prends cependant une crêpe pour la fourrer au Nutella. « Tu vas pas t'en plaindre, alors savoure simplement. » Tu dis avant de le voir qui te fait une crêpe aussi avec du sucre et du citron. T'oublie pas de mettre la bouilloire en marche. « Thé ? Tisane ? Café ? » Tu demande, alors tu sors des herbes pour te faire une verveine - ce que t'aime faire en fin de journée.
« Et vous alors votre journée ? » « J'ai bien travaillé, et j'veux jouer à la DS maintenant. J'peux Papa ? »  Qu'il demande Gabriel en sortant le jouet de sa poche pour regarder son père avec un regard immense et bleu - d'une beauté presque irréelle. Tu souris de le voir faire, secouant la tête parce que tu sais qu'il a déjà gagné - alors tu te prépare plutôt ta boisson chaude.
« Ce fut une bonne journée. Quelque rendez-vous d'affaires mais rien de trop prenant. Et c'était plutôt chouette d'aller chercher Gab' à l'école. J'ai pu discuter avec une famille qui vient d'arriver en ville - d'ailleurs. Ils semblaient étonner de pas te voir chercher notre fils. A croire que tu passes pas inaperçu. » Dis-tu en venant passer un bras autour des hanches de ton amant pour embrasser sa joue.

T'as pas été long à prendre les habitudes d'un homme marié. A faire faire les devoirs à Gabriel, ou accueillir ton homme avec un thé ou un repas - tout dépendant de l'heure à laquelle il rentre de son travail. T'as essayé - aussi - depuis quelques années d'être plus souvent chez vous. La maison; c'est un terme qui a prit un réel sens pour toi, alors que t'as passé une enfance à courir les hôtels et à pas savoir exactement d'où tu venais. T'es pas mécontent d'avoir un chez toi maintenant. T'es pas mécontent d'avoir un lieu auquel tu appartiens. « Un thé mon cœur, merci. » T'souris, avant de te mettre à préparer le breuvage. T'en fais de même pour toi, le temps que ton mari pose des questions sur votre journée - c'est votre fils qui répond le premier, essayant de négocier une partie sur sa console. Et tu te retournes pour le voir faire, ses grands yeux bleus scintillants de malice. Il a beau les prendre de sa mère - te rappelant la tromperie que Miron - t'adore son regard. « Une heure, pas plus. Ca fait des migraines ces choses ! » Tu souris - quand tu vois Gabriel partir en courant, alors que l'eau a fini de bouillir. « T'es incapable de lui dire non n'est-ce pas ? » Qu'tu dis en te tournant vers l'homme que t'aime. T'sais comme c'est dur de refuser quoi que ce soit à Gabriel - et tu sais que Miron se trouvera toujours une excuse pour être responsable quand même. Les migraines - c'un fait - mais ca empêchera pas le gamin de gratter un peu de temps de jeu quand même.

Alors qu'il reste que vous deux, vous mangez quand tu raconte un peu de ta journée. T'as été ravie de pouvoir t'arrêter à l'école - pour une fois - et faire preuve d'un peu de sociabilité, parce que tu sais que ton homme est pas de ce genre-là. La preuve c'est que vous faites partie d'aucun conseil de parents, et qu'à l'anniversaire de Gabriel t'as pas d'idée de quel gamin tu pourras inviter. « Qu'elle famille ? » « Wang Fang. Ils sont nouveaux en ville, arrivé depuis un mois ou deux tout au plus. »  Tu parles d'une manière détachée, sans te soucier un moment de l'orage qui explose dans la tête de ton homme. T'es plutôt ravi - vraiment - de faire partie du comité d'accueil, et si ca peut permettre au petit chinois d'se faire une place et un ami rapidement t'es content. T'sais ce que c'est de bouger constamment, de devoir te faire des amis dans une ville que tu connais pas - avec le risque de partir aussi rapidement après. « J'imagine que Gab' était content non ? » Il se lève pour prendre un sucre supplémentaire et tu souris de le voir faire, récupérant les affaires de Gabriel pour les ranger dans son sac. « Il était plutôt heureux oui. Et la tête de sa maitresse était impayable quand il m'a présenté comme son chichi assez fièrement. J'sais pas si je m'y habituerais un jour. » Tu sais que c'est idiot - parce que t'as toujours été là pour l'élever, et tu l'considère comme ton fils. Mais t'sais aussi qu'il est l'fils biologique de Miron - pas l'tiens. Et c'est plutôt évident comme tes origines se voient rapidement. « Tu veux une autre crêpe ? » « Tu essaie de me faire devenir énorme ? Déjà que je trouve plus le temps pour le Tai shi… J'ai plus l'âge des abus. » Qu'tu dis avec un sourire dans la voix, même si t'opines - en vrai - parce que tu t'arrêterais jamais de manger sucré.
« J'aimerais que tu fasses attention aux gens que tu croises Malakaï... S'il te plaît. » T'arques un sourcil, avant de lever les yeux au ciel, en soupirant. T'aime savoir que Miron est prudent, mais dans son cas c'est presque être asociale. « Et toi tu devrais apprendre à parler un peu plus aux gens autour de toi. Faire connaissance avec les parents d'élèves, des amis de notre fils ca peut pas faire de mal, si ? » Qu'tu dis avant de prendre ton thé pour le porter à tes lèvres, t'approchant de ton homme pour venir embrasser sa joue mal rasée.
« Et puis, ils viendront sans doute le week-end prochains pour que les deux gamins jouent ensemble. J'ai donné mon numéro à la demoiselle, elle doit me contacter. »